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PRG Cergy
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24 mai 2006

Du faux listing à la fausse note

Le feu dans les banlieues hier, la jeunesse dans la rue pendant trois mois et l’affaire Clearstream aujourd’hui : le gouvernement Villepin n’est plus à une fausse note près. Cette inquiétante accumulation de crises démontre la déliquescence du système chiraquien où l’incompétence et l’orgueil sont devenus une méthode de gouvernement. Empêtrés dans l’un des plus grands scandales politiques de la Vème République , le Premier Ministre et le Président gardent le cap, comptant sans doute sur le temps pour leur apporter un ciel plus clément. Avec des côtes de popularité au plus bas et un pouvoir à bout de souffle, les deux hommes restent unis et continuent de traverser la tempête sans se soucier de ce qui est bon ou pas pour la démocratie. Une démission s’imposait. L’immobilisme prévaut. Pourtant, même la presse étrangère pointe du doigt une France dirigée par des comploteurs.   

            En attendant une hypothétique réaction, c’est l’Etat qui est pris en otage. A son plus haut niveau, les Français découvrent les ravages d’un ménage à trois avec un Président de la République en fin de règne occupé à préparer sa succession et peu soucieux de l’intérêt général, un Premier Ministre se sentant tout-puissant et adepte des coups tordus et un ministre de l’Intérieur se posant en fausse victime pour mieux poursuivre sa course à l’Elysée. A défaut de savoir gouverner le pays, ils ont en tout cas réussi l’exploit de transformer un règlement de compte entre industriels de l’armement en une affaire politique majeure.

            Même si on l’oublie, le fonds du dossier Clearstream était déjà suffisamment grave sans que l’on aie besoin d’en rajouter. Les paradis fiscaux, les rétrocommissions, le blanchiment d’argent sont des pratiques inadmissibles qui ont cours en Europe. En reliant certaines personnalités à l’affaire de la vente des frégates de Taïwan, le corbeau a ajouté une dimension politique. Sans que l’on sache à ce jour démêler le vrai du faux, on constate toutefois que certaines camaraderies entre le monde de l’industrie et celui de la politique peuvent se révéler dangereuses.

            D’une affaire judiciaire, on est passé à une crise de régime. La Vème République a déjà montré ses limites lors des différentes cohabitations et à l’occasion du dernier scrutin présidentiel. Une nouvelle fois, le fonctionnement actuel des institutions est insatisfaisant. Est-il normal qu’un exécutif discrédité, dont l’action est seulement approuvée par un français sur cinq, puisse continuer à gouverner ? Depuis longtemps, les radicaux réclament la VIème République. Non par formalisme mais parce que nous savons que chaque nouvelle crise aggrave le risque de rupture entre le pouvoir et les citoyens. Plus que jamais, il est nécessaire de réordonner les pouvoirs, accroître leur réactivité et rendre plus transparentes les relations entre l’exécutif et le Parlement. Il nous faut également mieux associer les citoyens et les citoyennes à la vie publique pour que ceux-ci ne se réfugient pas dans les extrêmes ou l’abstentionnisme au moment des élections.

            En révélant l’existence de pratiques obscures au sommet de l’Etat, l’affaire Clearstream risque d’offrir de nouvelles opportunités électorales au Front National. Si les acteurs de cet imbroglio sont peu nombreux, leur irresponsabilité expose toutefois l’ensemble de la classe politique. Les radicaux ne se laisseront pas entraîner dans cette tourmente. Nous continuerons de proposer la démocratisation des pouvoirs comme nous l’avons toujours fait, pour que la confiance demeure un principe intangible entre l’élu et le citoyen.

Jean-Michel Baylet, président du PRG

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