Un sommet européen sous le signe de l’énergie

Les dirigeants européens se sont retrouvés jeudi 23 mars à Bruxelles pour un sommet marqué par les polémiques sur le patriotisme économique et l'affaire Enel/Suez/Gaz de France.

Les chefs d'Etat et de gouvernement, accompagnés de leurs ministres des Affaires étrangères et des Finances, ont démarré leurs discussions au siège du Conseil européen de Bruxelles jeudi en fin d’après-midi, en l'absence du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, arrivé une demi-heure plus tard.

L'Italie est au centre de la polémique entre Etats membres sur le patriotisme et reproche notamment au gouvernement français d'avoir fait preuve de nationalisme économique en étant intervenu pour contrer une offre de rachat du groupe énergétique italien Enel sur le groupe privé français Suez, promis depuis au groupe public Gaz de France.

Lors d'une réunion des dirigeants conservateurs européens du Parti populaire européen (PPE) qui se tenait près de Bruxelles avant le début du sommet, M. Berlusconi avait indiqué ne pas avoir l'intention de parler avec le président français Jacques Chirac de l'affaire Enel-Suez-Gaz-de-France.

Lors de la même réunion, la chancelière allemande Angela Merkel a évoqué aussi cette controverse sur le protectionnisme dans le domaine énergétique, en appelant ses partenaires européens à "ne pas penser uniquement en termes nationaux", et à "se mettre d'accord sur des champions européens". L'Allemagne est aussi impliquée dans la polémique, le géant énergétique allemand E.ON ayant lancé une offre hostile sur l'espagnol Endesa, à laquelle le gouvernement espagnol n'a pas caché son hostilité, en adoptant notamment un décret renforçant le contrôle des autorités sur les entreprises énergétiques.

Les reproches de protectionnisme visant avant tout les Français ont le soutien tacite de plusieurs pays membres, comme de la présidence autrichienne et de la Commission européenne, favorables à une plus grande ouverture des marchés. La plupart des Etats membres semblent cependant vouloir éviter une querelle, après avoir déjà vécu plusieurs sommets difficiles sur le budget, l'avenir de l'Europe, ou la Turquie.

En matière de politique énergétique commune, principal thème de la réunion, le message que les 25 veulent faire passer est assez consensuel : parler d'une seule voix sur la scène internationale, et renforcer le marché intérieur.

source : www.planeteradicale.org